D'Orgeix Christian
Christian d'Orgeix, issu de la noblesse de l'Ariège, s'est d'abord orienté vers le post-cubisme, influencé par Albert Gleizes. Arrivé à Paris à la fin des années 1940, il collabore avec Hans Bellmer et l'assiste dans la création de sa seconde Poupée en 1949, ce qui lui ouvre les portes du cercle surréaliste parisien. Il fréquente alors des figures telles qu'Anna de Noailles et Henri-Pierre Roché.
Exposé en Allemagne avant la France, il découvre à Berlin les œuvres de Friedrich Schröder Sonnenstern et de Richard Oelze. Par la suite, il entretient des liens amicaux avec des artistes tels que Wols et Sam Francis, et devient le mentor de Konrad Klapheck. Proche de Roberto Matta et de Simon Hantaï, il ne s'aligne ni sur le surréalisme ni sur l'art informel après-guerre, laissant son œuvre quelque peu en marge de l'histoire artistique attendue, mais reflétant parfaitement les enjeux picturaux parisiens des années 1950-60.
Participant aux documenta II (1959) et III (1964) à Cassel, ainsi qu'au groupe "Phases", l'univers pictural de d'Orgeix semble onirique à première vue, tout en possédant une qualité charnelle rappelant celle de Francis Bacon. Cependant, ses œuvres révèlent des contenus ancrés dans la réalité, souvent avec des titres précis mais humoristiques. Par exemple, son tableau "Le Général" dépeint une charge féroce contre Charles de Gaulle.
En tant que sculpteur, d'Orgeix recycle des objets trouvés, notamment des cailloux ou des pierres, pour créer des œuvres souvent surprenantes. Inspiré par Joan Miró, il interprète ces objets à travers la peinture pour leur conférer une dimension poétique, évoquant le travail d'André Breton et sa fabrique surréaliste de la poésie à partir de pierres.