Hôtel Moderne, MR.D JUB
Heure et lieu
01 déc. 2023, 18:00
Paris, 27 Rue de Seine, 75006 Paris, France
À propos de l'événement
Hôtel Moderne sera le troisième solo show de Mr Djub à la galerie des Yeux Fertiles. Mr Djub est aussi connu sous le nom de Djubaka comme programmateur musical et chroniqueur à France Inter. Dans le cadre de cette exposition, il présentera pour la première fois son théâtre de papier : scalpé, découpé et collé à partir de papier imprimé du xixe siècle. Les éditions Venus d’ailleurs éditeront à cette occasion un livre à tirage limité de ce théâtre miniature. « Le temps est élastique, les sources de mes collages sont des des- sins des gravures issues de l’âge d’or de la presse illustrée et popu- laire de journaux parus entre 1860 et 1900, un monde à cheval entre le Second Empire, les débuts de la IIIe République, et les premiers pas de la belle époque. Mon nouveau terrain de jeu pour cette exposition se concentre sur les vingt-cinq dernières années du xixe siècle. Nous sommes à Paris, ville-monde qui s’ouvre à toutes les modernités. Alors que Paname dépasse déjà les deux millions d’habitants, l’ex- position universelle de 1878 va voir défiler seize millions de pèlerins avides de modernités et de rêves. Les hôtels de luxe ou de rien de- viennent des antres à histoires, Paris connaît un bouleversement de pierre et d’âme, le mouvement est perpétuel. Hôtel moderne raconte les secrets et mensonges de personnages qui vont entre deux des- tinations poser leurs valises dans une ville iconoclaste, hétéroclite, disparate et monstrueusement accueillante. Ici, la nuit ne finit jamais. Pour un temps, la grande bourgeoisie fraye avec les pégriots, les artistes qu’ils soient de scène ou de chevalet fourmillent, les mouve- ments artistiques des Zutistes, Hydropathes et des Arts Incohérents mènent la danse et proposent une vraie contre-culture. Les sociétés secrètes recrutent à tour de bras. Les merveilles et bizarreries de la nature montent sur les planches et remplissent les salles. Paris est un aimant à ré-enchantement. Les cinquante collages d’Hôtel mo- derne ont été conçus dans l’esprit d’un cadavre-exquis mâtiné d’Ouli- po. La contrainte des images imprimées et l’histoire qui les fait surgir poussent à la rencontre. Chaque collage recèle d’un bout de men- songe ou d’une vérité cachée. C’est aussi dans cet état d’esprit, et sans forcément le vouloir, qu’ont travaillé les dessinateurs et graveurs à qui j’emprunte et remixe des images. Leur rôle consistait à raconter l’extraordinaire sans jamais l’avoir vu, un témoignage par procuration. D’autres qu’eux avaient assisté aux drames qu’ils devaient raconter, crayon- ner. Le désir d’informer contrairement aux journalistes n’était pas forcément destiné à être véridique, précis. Leur espace était celui de l’extravagance, leur mission donnée du réalisme à l’inconnu. Cette contre-vérité était ensuite confiée au graveur du journal à qui le dessin, dorénavant, appartenait. Il avait le pouvoir de le modifier, de continuer à nourrir cet imaginaire, une fake news sans volonté de nuire. Cette fabulation du quotidien, devient la mienne. Le passé nous rattrape. Paris est une fête, on l’avait presque oublié. »